La ploutocratie contre la démocratie
La ploutocratie (du grec ploutos : dieu de la richesse et kratos : pouvoir) consiste en un système de gouvernement où la richesse constitue la base principale du pouvoir politique.
La France n’est plus une démocratie elle est devenue une ploutocratie.
Par le lobbying, le copinage, les contrats de faveur ou l’appartenance au groupe des privilégiés la France est objectivement une véritable ploutocratie. Progressivement tout est transféré aux forces de l’argent. Tous les secteurs sont touchés sous différentes formes, groupes de réflexion prônant les idées néolibérales, nouvelles lois… Ils sont puissants, constants et discrets.
On peut constater leur activité avec un groupe tel que “L’institut Montaigne” créé par Claude Bébéar (Axa) et Alain Mérieux proche de l’extrême droite à Lyon. L’institut regroupe une belle brochette de responsables de la finance et des grandes entreprises, (voir son comité directeur). Cet institut est très lié au “Groupe Bilderberg” présidé depuis 2012 par Henri de Castris président de l’institut.
L’institut avait déjà sévit en 2017 pendant la campagne présidentielle.
Extrait de Wikipedia
“Dans son analyse, réalisé avec le journal Les Échos, des programmes économiques des candidats, l’institut soutient celui d’Emmanuel Macron et critique sévèrement les candidats de gauche Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. L’institut présente par la suite une certaine proximité avec le gouvernement. Le Premier ministre Édouard Philippe se rend en novembre 2018 au déjeuner que le think tank organise entre les entreprises adhérentes et des personnalités politiques. Laurent Bigorgne est nommé en juin 2018 membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre pour concevoir le projet de réforme de l’État, puis est invité à débattre avec Emmanuel Macron le 22 mars 2019, avec soixante-cinq autres intellectuels, pour faire face à la crise des Gilets jaunes. Gilles Babinet, référent de l’institut sur la question du numérique, est nommé par le gouvernement vice-président du Conseil national du numérique en mai 2018.”
A quelques jours de la présidentielle 2022, l’institut avec le journal Les Échos (propriété de Bernard Arnault via LVMH) nous refait le coup de son chiffrage des programmes, bien sûr très défavorable à Jean-Luc Mélenchon.
L’engagement des Échos est clairement politique, selon un des anciens directeur de la rédaction, Jacques Barraux : « l’orientation du journal est d’essence libérale : nous défendons l’idée que le marché est supérieur au plan. En conséquence, nous pensons que l’entreprise privée est l’outil le plus performant, même si ce n’est pas le seul. »
Dans d’autres domaines cela se joue d’une autre manière, par exemple la loi de 2018 sur la formation. Avec la loi Pénicaud de 2018, relative à l’ouverture à la concurrence de la formation professionnelle, toutes les entreprises privées sont désormais en mesure de capter des fonds publics pour investir dans l’apprentissage. Autant d’argent qui ne peuvent aller aux établissements publics.
- La «business school» agricole : avec le projet Hectar de Xavier Niel
- Les CFA “hors les murs” : avec la formation aux mains des grands groupes Carrefour (Bernard Arnault) ou Lactalis (famille Besnier)…
- Polytechnique-Total :malgré la résistance des élèves et de certaines ONG, le projet ira à son terme. Total n’est pas “exclu de Polytechnique” comme le titre Les Échos mais seulement déplacé de 200m hors campus.
- Les entreprises en générale : avec un droit de tirage sur les crédits publics au travers notamment des “CFA hors les murs”.
En résumé nous retrouvons les principaux milliardaires à peu prés partout.
| Rang Forbes | Principal détenteur du capital | Fortune en milliards de dollars Forbes 2021 | Fortune en milliards de dollars Bloomberg 1er janvier 2022 | Fortune en milliards d’euros Challenges 2021 | Fortune en milliards d’euros Capital 2021 | Principale entreprise |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Bernard Arnault | 150 | 178 | 157,5 | 136,4 | LVMH |
| 2 | Françoise Bettencourt Meyers | 73,6 | 93,6 | 51 | 73,4 | L’Oréal |
| 3 | Alain et Gérard Wertheimer | 69 | 65,8 | 67 | 64,5 | Chanel |
| 4 | Axel et Jean-Louis Dumas | – | – | 81,5 | 87,1 | Hermès |
| 5 | Gérard Mulliez | – | – | 24 | 49,4 | Auchan |
| 6 | François Pinault | 42,3 | 52,7 | 41,5 | 36,6 | Kering |
| 7 | Pierre Omidyar | 22,8 | 9,9 | 20 | 17,7 | eBay |
| 8 | Olivier, Laurent, Marie-Hélène Habert et Thierry Dassault | 21,9 | 31,2 | 26,6 | 30,7 | Dassault |
| 9 | Emmanuel Besnier | 19,1 | 10,4 | 12 | 13,6 | Lactalis |
| 10 | Patrick Drahi | 11,8 | 9,2 | 13 | 12,7 | SFR |
| 11 | Rodolphe Saadé | 10,9 | – | 6 | 10 | CMA CGM |
| 12 | Pierre Castel | – | – | 14 | 10,4 | Castel |
| 13 | Xavier Niel | 8,8 | 8,3 | 8,8 | 9,3 | Free |
| 14 | Alain Mérieux | 8,2 | 8,3 | 6,6 | 7,8 | BioMérieux |
| 15 | Vincent Bolloré | 7,0 | 8,2 | 8,2 | 8,5 | Bolloré |
| 16 | Jean-Michel Besnier | 6,7 | 6,4 | – | – | Lactalis |
| 17 | Marie Besnier Beauvalot | 6,7 | 7,9 | – | – | Lactalis |
| 18 | Nicolas Puech | 5.7 | – | – | 7.9 | Hermès |
| 19 | Michel Leclercq | 5.7 | – | 1.8 | – | Decathlon |
| 20 | Margarita Louis-Dreyfus | – | – | 3.8 | 6.4 | Louis-Dreyfus |