Les constitutions

“Les constitutions sont l’aboutissement de toutes les tyrannies. Elles organisent le pouvoir sur une vaste échelle afin qu’il ne puisse être renversé. La constitution n’a pas de conscience. C’est la mobilisation du pouvoir social. Elle peut briser le plus grand nombre comme le plus petit, balayer toute dignité, toute individualité. Son point d’équilibre est variable et elle ne connaît pas de limitation.” Frank Herbert, Le messie de Dune.

Cet extrait d’une lecture récente a retenu on attention en ces temps de remise en cause de la 5ème République et en conséquence de sa constitution. La démarche constituante est un moment de liberté mais est-ce que “la Constitution” ne siffle pas la fin de la récréation démocratique. Faut-il s’engager dans cette démarche sans avoir au préalable mis en place tous les contre-pouvoirs possibles et sans avoir analysé avec attention ce qui a été produit par les précédentes constitutions ? Selon les informations trouvées sur Internet la France aurait eu 15 constitutions depuis 1791. Notons qu’il est difficile de s’y retrouver entre constitutions, lois constitutionnelles etc.
Les promesses d’une amélioration de la vie démocratique par la constituante ne peut pas être un court moment. Il faut plus que la simple satisfaction de se débarrasser de la monarchie présidentielle actuelle. Est-il vraisemblable de fonder les nouveaux droits personnels, écologiques et sociaux dont notre pays a besoin sans remettre en cause le système capitaliste sur lequel s’appuie la constitution. Une constituante après une révolution, pourquoi pas. Le terme révolution peut faire peur car on l’associe toujours à la violence. Celle-ci est toujours provoquée par l’empêchement de l’avènement d’un nouveau monde et pas par le changement lui-même.