La démocratisation interne de la CGT
J’ai toujours été convaincu de la nécessité d’être syndiqué, aussi après le recentrage de la CFDT, cette organisation ne correspondant plus à mon attente, j’ai choisi de poursuivre le combat en rejoignant la CGT dans la tradition familiale de mon grand-père.
C’était la CGT de Georges Séguy et du 40e congrès de Grenoble de décembre 1978. Le congrès engageait la confédération dans une profonde démocratisation interne qui devait permettre entre autres l’émergence de nouveaux moyens d’expression directe des travailleurs tel que la radio libre (donc illégale) Lorraine Cœur d’Acier pendant et après la lutte des sidérurgistes de Longwy en 1979-1980. Mais l’histoire étant ce qu’elle est et le PC pesant de tout son poids, confronté à l’opposition du groupe refusant cette démocratisation du syndicat, Georges Séguy devra se retirer en juin 1982 et laisser la place à Henri Krasucki,
Commence alors pour moi une confrontation interne avec le bureau départemental pro communiste de la CGT des PTT. Ma conception du syndicat vis à vis des partis politiques et ma défiance à l’égard du PC n’était pas acceptable. Je me tenais au plus près des statuts dans une lutte très désagréable. Mon activité militante m’avait conduit à intégrer le bureau départemental mais ma rigueur militante m’avait amené assez rapidement à un conflit avec celui-ci dominé par les communistes. Au printemps de 1980, les dissensions internes devenant très vives, j’aurai droit à un congrès départemental de type stalinien pour me contrer. Par provocation, je me présente au nom de ma section syndical en opposition au bureau. Je désavoue l’exclusion du bureau départemental d’un camarade de la LCR et présente trois vœux , condamnation de l’Intervention soviétique en Afghanistan, reconnaissance du syndicat Solidarność et dénonciation de l’assignation à résidence de Andreï Sakharov.
Je ne recueille que quelques deux cents cinquante mandats sur mille deux cents et je quitte le bureau.
Fin de mon engagement syndical.