Hommage à notre ami Henri

Le 5 octobre 2007 église St Étienne à Tours

Nous sommes réunis pour honorer Henri qui nous quitte pour un autre monde. Chacun et chacune d’entre nous garde en son cœur une certaine idée de lui. Pour moi c’est celle de l’ami fidèle de la famille, jusqu’à en faire partie, qui s’impose. Henri a connu 5 générations de Mauvy et il serait très sensible en particulier à l’évocation de la mémoire de Lucien mon cousin par qui il connut notre famille, de Armand mon père, son ami de plus de 30 ans, de mon grand-père Armand aussi dont il appréciât les conversations érudites. Il aimerait aussi que j’évoque tous les autres qu’il connut aussi enfants, petits enfants, oncle, tante, cousins et petits cousins. Enfin, il aimerait que j’évoque ma femme Laurence, mes enfants Pierre et Léo dont il fut si proche dans les dernières années. Tous sont présents par le corps ou par l’esprit pour lui dire un dernier au revoir.
Pour ma part je fis ta connaissance Henri à l’âge de 10 ans en 1958 et j’en garde un souvenir ému. Tu fus l’ami de mon père et tu devins plus tard le mien. Au nom de cette amitié, je veux dire quelques mots de toi Henri, si pudique que cela était difficile de ton vivant.
Ta vie est entièrement liée à la ville de Tours et ses environs, du jardin Botanique avec ton grand-père directeur des jardins de la ville à la rue de Bordeaux où ta mère docteur en pharmacie tenait une officine, en passant par Vernou et Artannes.
Ta première enfance, tu la passes donc au Jardin Botanique où habite ton grand-père. Tu es un enfant éveillé entouré d’amour avec tes grands-parents, ta tante Marguerite et ta mère. Le Jardin Botanique est un lieu magique pour un enfant, mais tu regretteras toujours qu’on ne t’ait pas laissé assez de liberté pour t’y faire des amis. Tu apprends très tôt à lire et ton premier livre comme tu aimais à le rappeler, était « Les Mémoires d’un âne” de la Comtesse de Ségur. Tu avais le droit d’aller le chercher toi-même dans la bibliothèque. C’est sans doute ce premier contact avec une certaine qualité d’écriture qui fera de toi un amoureux de la langue française, un adepte de Pivot et l’intérêt que nous partagions pour les livres. Pour qui te connaît, rien de surprenant à ce que tes souvenirs commencent par cette histoire à la fois belle et triste. L’histoire de Cadichon l’âne gris qui n’est pas aussi bête que la plupart des gens le prétende, mais au contraire qui est doté d’une grande patience et d’un grand courage. On trouve dans cette enfance tout ton univers, l’intérêt pour l’homme et le désir d’amitié, l’intérêt pour la nature et les plantes, ainsi que la compassion pour les animaux.

Ta jeunesse fut marquée des souvenirs de la grande guerre, celle de 1914. Les récits te viennent de ton grand-père Eugène Martineau et plus tard seront relayés par Georges Calzan, le mari de la tante. C’est sans doute de là que viendra ton rejet de la violence et ta condamnation de la guerre, une des caractéristiques de ton caractère.

Enfin je voudrais évoquer deux autres grandes passions de ta vie, les abeilles qui sont dans la nature un modèle d’organisation et de solidarité sociale et la marine dont tu auras toujours le regret que ta mauvaise vue ne t’aie pas permis d’y faire carrière car tu étais un amoureux de l’océan.

Henri tu étais un authentique ami au plus profond de toi. Dans ta vie tu auras donné tout son amour à la femme de ta vie Marinette et ton amitié à tous ceux qui auront su l’accepter. Que ton esprit parte en paix Henri car personne ne peut te reprocher une quelconque méchanceté ou une mauvaise action. Tu as su donner avec tes modestes moyens chaque fois qu’il était nécessaire.
Que ces quelques mots t’accompagnent vers ta dernière demeure. Je garde en moi comme tous ceux qui t’entourent aujourd’hui une multitude de petits détails qui sont autant de liens d’amour et d’amitié.

Au revoir mon ami.