A propos du film “Les neiges du Kilimandjaro”

Ceci est un commentaire du 13 décembre 2011 à Avignon où j’ai vu le film pour la première fois, je l’ai revu le 20 septembre 2020, il continue d’être représentatif du monde dans lequel nous vivons.
Le film de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan nous raconte l’histoire de Michel qui bien qu’ayant perdu son travail vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans. Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent. Ils ont des amis très proches. Ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques. Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclats avec leur porte-fenêtre devant deux jeunes hommes armés et masqués qui les frappent, les attachent, leur arrachent leurs alliances, s’enfuient avec leurs cartes de crédit et l’argent d’un voyage offert par leurs collègues. Leur désarroi sera d’autant plus violent lorsqu’ils apprennent que cette brutale agression a été organisée par l’un des jeunes ouvriers licenciés en même temps que Michel.

C’est un film plein d’humanité qui attire notre attention sur notre époque marquée par la désillusion et dans laquelle la classe ouvrière, qui d’ailleurs ne s’appelle plus comme cela depuis que les femmes de ménage sont devenus des “techniciens de surface”, ne sait plus à quel espoir se raccrocher. Depuis que le travail est devenu un emploi, le “travailleur sans emploi” est devenu un objet économique bon à jeter comme tout objet dont on n’a plus l’emploi, ce qui est fréquent dans notre société de gaspillage.

A propos des techniciens de surface j’imagine le monde du jour et le monde de la nuit dans les kilomètres carrés de nos bureaux. Aux chants ouvriers de lutte et d’espoir ont succédé des lieux bruissant de dialectes étrangers et de musiques de toutes les régions du monde, saisissant!