La grève de 1920 dans les chemins de fer

La première guerre mondiale s’est achevée depuis 15 mois. Aux 1 400 000 morts il faut ajouter les ravages d’une grippe qu’on appelait alors la grippe espagnole. La population éprouvée à tous points de vue souffre des retombées immédiates de la guerre qui a détruit, désorganisé le pays en situation de pénurie. Les chemins de fer, au cœur des problèmes de ravitaillement et des besoins de reconstruction du pays, doivent faire face eux-mêmes à la remise en état du réseau, voire à sa reconstruction sur le nord et l’est. Déjà en crise avant le conflit mondial, les Compagnies de chemins de fer s’opposent à un projet gouvernemental de convention unique pour l’ensemble des réseaux concessionnaires de l’État, avec un statut unique des personnels.

Le samedi 1er mai 1920, les cheminots sont en grève et des manifestations violentes ont lieu dans tout le pays. On comptera deux morts à Paris. Le lundi 3, les fédérations des Ports et Docks, des Marins et des Mineurs se lancent dans l’action : il s’agit bien de bloquer le pays. De son côté, le gouvernement ne reste pas inactif. Sous prétexte de complot contre la sécurité de l’État, il commence une série d’arrestations, pendant que les compagnies commencent à révoquer de nombreux militants. La reprise a lieu le 28 mai 1920. Les cheminots paieront chèrement cet échec, 400 militants sont inculpés de complot contre la sécurité de l’État et 20 000 sont révoqués.

Les recherches entreprises auprès de la CGT et du PC m’ont permis de prendre conscience du rôle important des cheminots et de la CGCEM dans la vie tourangelle.

En 1920, à part une petite minorité descendant du compagnonnage, la classe ouvrière est relativement récente. Sa croissance numérique coïncide, pour l’essentiel, avec le développement rapide des chemins de fer dans la deuxième moitié du 19ème siècle et au début du 20ème. L’apparition des puissantes locomotives à vapeur, l’entretien des voies ferrées, du matériel ferroviaire, des wagons… nécessitent une main-d’œuvre de plus en plus nombreuse. Tours et St Pierre des Corps deviennent des nœuds ferroviaires importants. Tours fut marqué profondément par les actions des cheminots.

La grève de 1920 en Touraine, brochure de Jany Moineau cheminot CGT

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Brochure les luttes à la CGCEM, brochure PC

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Brochure CGT de l’IHS : Il y a 100 ans : les grèves de 1920,