IC contre IA ou IC+IA

IC : Intelligence Collective, IA : Intelligence Artificielle.

En se renseignant sur ces deux concepts on comprend vite tout ce qui va les différencier. Avec l’IA on nous dit que des tas de problèmes seront résolu en nous donnant un nouvel outil, mais on nous dit aussi que cela va supprimer de très nombreux emplois qui “seront disponibles” pour autre chose sans nous dire quoi. Et de façon évidente nous savons que cela va nuire à l’équilibre des comptes sociaux par exemple.

Du côté de l’IC on peut affirmer que la seule chose qu’on peut utiliser sans limite, c’est la connaissance. Plus on développe les connaissances, plus on les fait circuler, plus on les utilise et plus on les multiplie. Cela se comprend aisément, chaque réponse entraîne une interrogation supplémentaire qui entraîne une nouvelle réponse, c’est exponentiel.
En utilisant l’IA au service de la connaissance on pourrait dynamiser l’IC. Malheureusement, ce n’est pas ce qui nous est proposé car la suite du discours c’est l’économie néo-libérale et plus de consommation d’énergie. L’avenir de l’IA est un sujet de société et de politique.

Des États-Unis au Canada en passant par les Émirats

Le président Macron a précisé que ce sont « des investissements que les Émirats arabes unis vont faire », « des grands fonds d’investissement américains, canadiens », mais aussi « des entreprises françaises », citant les opérateurs télécoms Illiad et Orange, ainsi que le groupe d’électronique Thales.
Les milliards Émirats ne nous apporterons rien qu’une plus grande consommation d’énergie. Le montant avancé inclut plusieurs annonces d’investissements faites autour des centres de données, de gigantesques bâtiments qui stockent les données et fournissent les énormes capacités de calcul requises par l’IA. Les Émirats arabes unis devraient investir entre « 30 et 50 milliards d’euros » dans la construction d’un data center géant – avec une capacité de calcul pouvant aller jusqu’à un gigawatt – faisant partie d’un « campus » axé sur l’IA, le plus grand en Europe.
Le fonds canadien Brookfield a également indiqué vouloir investir 20 milliards d’euros en France d’ici 2030, dont 15 milliards pour de nouveaux centres de données, « avec en tête de pont un méga-projet à Cambrai, d’une puissance maximale de 1 gigawatt » (AFP).

Le fleuron français de l’IA veut s’implanter

En marge de ces annonces, Arthur Mensch, patron de la start-up française Mistral, a dévoilé sur TF1 le projet de son entreprise de construire son premier centre de données dédié à l’intelligence artificielle (IA) en France. Ce centre de données, qui représente « plusieurs milliards d’euros » d’investissements sera installé en Essonne, a précisé le dirigeant de 32 ans.
« On a choisi la France pour son efficacité énergétique et la qualité de son mix énergétique en matière d’émissions carbone », a-t-il ajouté. Cette infrastructure doit permettre à l’entreprise de « maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la machine jusqu’au logiciel », a souligné Arthur Mensch. Mistral AI vise une inauguration de ce centre de données, qui occupera plusieurs milliers de m2, dans les prochains mois selon l’AFP.

Quelle consommation d’énergie? Quel bilan carbone ?

La consommation d’énergie d’un data center dépend avant tout de la taille de la structure. Sites électro intensifs, ils consomment en moyenne 5,15 MWh/m2/an en France. Ainsi, un data center de 10 000 m2  de surface présente une consommation équivalente à celle d’une ville de 50 000 habitants, comme Laval ou la Roche-sur-Yon, par exemple.
A l’heure actuelle, les data centers représentaient 2,5 % de l’empreinte carbone de la France selon une étude 2022 de l’Agence de transition écologique (Ademe) et de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Plus largement, leur consommation d’énergie est estimée à 2 à 3 % de la consommation électrique dans le monde !
Du côté des émissions de gaz à effet de serre (GES), ces installations représentent 25 % des émissions mondiales liées au numérique et 14 % des rejets de CO2 causés par le secteur en 2019 en France, selon le Sénat.

Conclusion

L’arnaque de l’IA, deux petites lettres pour signifier le nouvel Eldorado boursier très fructueux, cache mal l’exploitation des données personnelles de millions de personnes diffusées à toute la planète et notamment l’exploitation néocoloniale des les pays pauvres (travailleurs du clic). On est loin des beaux discours de la RGPD, soit disant pour protéger les données personnelles. La CNIL est dépassée par ce phénomène contournant allègrement et sans vergogne les lois en vigueur.
Techniquement, l’IA s’appuie sur des probabilités pour fournir des résultats. Il leur faut donc un nombre considérable de données pour nourrir ses modèles mathématiques. Mais comme toute probabilité, il existe une marge d’erreur notable qui a besoin de l’humain pour la corriger. L’IA ne sera donc jamais efficace seule et reste une chimère.
La bulle spéculative de l’IA est un mirage qui n’a pour but encore une fois que de siphonner des finances publiques pour enrichir les spéculateurs boursiers. Il n’y a aucune solidité financière là dedans, et cette bulle éclatera comme a éclaté celle d’internet qui promettait également de récolter l’argent sur les arbres, par des leviers financiers mettant en péril les finances, et dont on a pu constater les graves dérives antidémocratiques de ces promoteurs peu scrupuleux.

Compléments
Une consommation excédant 1 GWh par an est éligible à un taux réduit.  TICFE
Un projet néfaste pour l’énergie ONG
la construction de data centers en Irlande met à rude épreuve le réseau électrique du pays